En l’espace de quelques semaines, la rhétorique nord-coréenne s’est littéralement enflammée. La situation dans la péninsule coréenne n’a jamais été aussi grave depuis 1953.
En moins d’un an, Kim Jong-un aura réussi son pari en devenant le maître incontesté au sein du royaume Ermite. Le fils du feu Kim Jong-il a pris du galon en l’espace de quelques mois. Son ton provocateur à l’égard de son voisin du sud ou des États-Unis était perçu comme une stratégie interne afin d’affirmer son autorité auprès des plus anciens de la nomenklatura de la République Démocratique Populaire de Corée. Mais la multiplication des provocations du régime nord-coréen suscite l’inquiétude de la communauté internationale.
Suite à au troisième essai nucléaire, le février 2013, la Corée du Nord a franchi le seuil de tolérance. La condamnation fût unanime. La Chine, plus proche alliée de Pyongyang, a dénoncé cet acte provocateur menaçant la péninsule coréenne de déstabilisation. Le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni jeudi 7 mars, a renforcé à l’unanimité ses sanctions. Ce nouveau train de mesures vise à empêcher le développement des programmes nucléaire et balistique en Corée du Nord. La Chine appelle à la retenue des deux côtés. Or le ton belliqueux qui s’est emparé de la région n’a cessé de monter ces derniers jours.
Du côté nord-coréen, les autorités ont multiplié les invectives à une vitesse inhabituelle. Si la propagande de Pyongyang est bien connue pour son ton martial et ses rodomontades, les messages diffusés ces derniers jours inquiètent. Pyongyang a averti que de nouvelles sanctions à son encontre constitueraient un acte de guerre. Progressivement la rhétorique a franchi de nouvelles étapes dans les menaces et la provocation. Dénonçant les agissements de ses « ennemis », le régime nord-coréen a dans un premier temps menacé son voisin du sud d’une guerre totale. Puis, Pyongyang s’en violemment pris à l’encontre des États-Unis les menaçant d’une « guerre thermonucléaire » ajoutant que « la guerre ne serait pas confinée à la péninsule coréenne ». Des menaces qui ont été diffusées avant le vote au Conseil de sécurité des Nations unies du nouveau régime de sanctions à son encontre. Mise au ban de la communauté internationale, la Corée du Nord persévère et se veut plus démonstratif cette fois.
Dès le lendemain du vote, la rhétorique reprend de plus belle, et le régime veut concrétiser ses menaces en dénonçant plusieurs accords avec la Corée du Sud. Tout d’abord, elle déclare nuls et non avenus les accords de non-agression signés en 1991 avec son voisin du sud. Ensuite, elle rompt avec Séoul sa liaison téléphonique établie en 1971 et interrompue à quelques reprises depuis lors. Enfin, mardi 12 mars, Pyongyang annonce que l’armistice de 1953 est désormais « invalide ». Rapidement, la Corée du Sud a rappelé que son voisin était toujours tenu de respecter l’armistice signé par les deux parties à l’issue de la guerre de Corée (1950-1953). En somme, le régime nord-coréen ne pouvait dénoncer tout seul cet accord à moins de s’engager directement dans un affrontement armé.
Un jeu dangereux ?
En tonnant virulemment, Kim Jong-un effectue une démonstration de force de sa légitimité au sein de la société nord-coréenne et auprès de son armée. La période d’incertitude à propos de la politique du nouveau leader à Pyongyang est bel et bien terminée. Loin de s’ouvrir, Kim Jong-un suit les traces de son père et de son grand-père en s’appuyant sur l’appareil militaire pour maintenir son autorité. Le radicalisme de l’élite militaire impose au nouveau leader de donner des gages sur la continuité de la politique nord-coréenne en matière de développement des programmes nucléaire et balistique.
Or le risque d’un incident militaire grandit au fur et à mesure que la rhétorique s’amplifie. En plein flottement politique, la Corée du Sud ne s’est pas laissée entraînée dans cette escalade verbale. La nouvelle présidente, Park Geun-hye, conservatrice, vient d’être officiellement intronisée. Désormais, elle a la charge d’un dossier épineux qui exige souplesse diplomatique et finesse stratégique. D’autant plus que l’opinion publique sud-coréenne tend à radicaliser sa position à l’égard du régime nord-coréen. Un récent sondage montre qu’une majorité de sud-coréens se déclarent favorable au développement d’un arsenal nucléaire pour faire face à la menace venue du nord.
Les États-Unis : le coup de massue nord-coréen
Pour la Maison Blanche, les invectives et menaces répétées du royaume Ermite à son encontre doivent être considérées avec sérieux. Washington considère qu’une grande partie de ce positionnement belliqueux est d’ordre interne. Pour prendre assise de son pouvoir, Kim Jong-un doit tenir compte de la vieille garde militaire qui n’entend pas abdiquer sur la question d’une ouverture. Ostensiblement contre tout rapprochement avec le Sud ou les États-Unis, l’armée nord-coréenne freine des deux fers pour maintenir la pression militaire sur ses voisins. Or, dans certains cercles à Pyongyang, notamment au sein du ministère des Affaires étrangères, l’idée d’un rapprochement avec Washington circule et cette position est défendue.
Mais les discours belliqueux, les démonstrations de force, tout comme la volonté de couper les liens de communication avec Séoul amène le leader nord-coréen sur un terrain glissant. Les États-Unis ont réaffirmé leur soutien, ainsi qu’une action coordonnée avec la Corée du Sud dans l’hypothèse d’une confrontation armée. Sur un plan militaire, l’armée nord-coréenne souffre d’une déficience logistique majeure. La plupart de ses unités d’artillerie tout comme celles de ses blindés bordent la DMZ (zone démilitarisée). Cette faiblesse sur un plan tactique s’explique par les faibles réserves en gasoil qui sont dédiées aux forces armées. En cas de conflit militaire, la Corée du Nord pourrait se retrouver à court de ravitaillement en quelques semaines. Les menaces d’une frappe préventive à l’encontre des bases militaires étatsuniennes dans le Pacifique ou sur le continent nord-américain relèvent simplement d’une propagande orchestrée. Pyongyang ne possède pas les capacités technologiques pour prétendre à une frappe sur les États-Unis.
Mais une telle agressivité inquiète les experts à Washington sur les intentions du jeune dirigeant nord-coréen. Car ce dernier cultive les paradoxes. Après avoir reçu en grande pompe Eric Schmidt, à la tête de Google, Kim Jong-un réalise un vieux rêve en recevant, l’ancienne gloire de la NBA et des Chicago Bulls, Dennis Rodman. Ce dernier a récemment indiqué qu’il reviendrait cet été pour passer ses vacances avec « son ami » Kim Jong-un. Fan de basket-ball depuis son séjour en Europe, le leader nord-coréen continue d’entretenir cette passion, au-delà de ses fonctions. Tel est le paradoxe d’un leader qui assouvit ses rêves d’enfant pour un sport popularisé par ses ennemis.
La Chine face à ses responsabilités
Du côté de Pékin, la nouvelle direction nord-coréenne semble embarrasser les intentions chinoises. Cette gêne circule officiellement au sein de la nouvelle équipe dirigeante. Xi Jinping souhaite apaiser les tensions intercoréennes car elles menacent la stabilité économique de la Chine. Pékin veut absolument éviter que la région soit entraînée dans une confrontation militaire aux répercussions économiques mondiales. Pragmatique, les autorités chinoises entendent jouer le rôle de médiateur entre les deux parties. Xi Jinping a d’ores et déjà présenté ses bons offices auprès de Séoul. Mais les gesticulations nord-coréennes déconcertent Pékin qui ne semble n’avoir aucune prise sur le jeune leader. Kim Jong-un ne semble pas enclin à répondre aux propositions chinoises alors que les Russes apparaissent résigner à l’heure actuelle.
En Chine, le traitement de la Corée du Nord divise le pouvoir civil et les instances militaires. En effet, l’armée chinoise n’entend pas lâcher leur voisin au prétexte de gesticulation belliqueuse de la part de celui-ci. En outre, l’armée chinoise fournit des équipements militaires assez significatifs pour tenir compte des développements balistiques actuels. Ainsi, les Chinois ont délivré aux Nord-Coréens des transporteurs de missiles, au nombre de quatre selon certaines sources, qui sont apparus en 2012 dans les parades à Pyongyang. Une telle livraison officieuse viole les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui prohibe tout commerce de technologies balistiques avec la Corée du Nord.
Dans l’hypothèse d’un conflit majeur, la position chinoise pourrait être des plus ambiguë mais aussi très inconfortable. Pékin redoute un effondrement brutal du régime nord-coréen, menaçant de déstabilisation le nord-est de la Chine. C’est le dilemme stratégique auquel doit faire face le gouvernement chinois entre la nécessité de faire plier la direction nord-coréenne face aux pressions de la communauté internationale et la volonté de maintenir sous respiration artificielle un régime où ses structures socio-économiques sont effondrées.
En attendant, Kim Jong-un est sur le point de procéder à une réorganisation du pouvoir avec de nouvelles nominations. Ainsi, il devrait attribuer à son oncle, Jang Song-taek, le poste de Premier ministre, renforçant son appui sur son premier cercle. En promouvant ce proche, il lui donne la charge de revitaliser une économie anéantie depuis l’ère Kim Jong-il. De surcroît, Hyon Yong-chol, étoile montante dans les rangs militaires, promu Vice-maréchal en juillet 2012, pourrait prétendre à une place au sein du présidium du Bureau politique. Une telle nomination dans cette structure décisionnaire donnerait un poids significatif à l’appareil militaire. Au même moment, la propagande officielle brille de mille feux où les images ramènent le spectateur dans une étrange ambiance digne des années 80.
F.V.
la marionette suprème de la Corée de nord fait son guignole , les imbeciles de gouvernants du monde ( les pays évolués ??????????)=== les usa ,les ue ,etc……….. ????????????? se metent a genuox devant un con ,
euh oui , il n’y a pas de petrole par la bas , ___ou encore pas trouver,,,, ni de gaz,de même; pas trouver , si c’etait le cas , le guignole li ….. machin ,serait déja depuis longtemps détroné.;;;; le raisonnement international ,—de la finance , pas de sous , pas d’intervention , et nos serpilleres de politicards internationaux , droite –gauche ,même combat , ( tout pour nous) ,pour les autres , l’ont s’ent fout.
witold jagellone