À moins de 300 jours du premier tour de l’élection présidentielle, les candidatures se multiplient.
Alors que les primaires socialistes vont officiellement débuter, en plein été, les candidatures s’empilent pour des présidentielles très ouvertes. Nicolas Sarkozy et le parti majoritaire fourbissent leurs armes contre le Parti Socialiste. Les leaders de l’UMP, comme François Fillon et Jean-François Copé, ont décidé de tirer à vue contre l’un de leur adversaire potentiel : François Hollande. L’ancien secrétaire du PS jouit d’une bonne popularité. Au cœur de son fief, en Corrèze, il bénéficie d’une image de présidentiable assez redoutable. La petite phrase de Jacques Chirac, sur le ton d’une boutade, à l’encontre de François Hollande, rappelle l’importance des mots et des images dans une campagne électorale.
Le premier duel sans suspense pour la présidentielle 2012 a été gagné par Marine Le Pen contre son adversaire du Front National, Bruno Gollnisch. Prochainement, nous connaîtrons une première victime à gauche. Chez les Verts, le duel Nicolas Hulot-Eva Joly tourne à la confrontation sur le rôle et la stratégie d’EELV dans cette campagne. Le retrait de Daniel Cohn-Bendit fait craindre un score minimaliste lors de ces élections. Cet échauffement sera suivi au début de l’automne par les primaires socialistes avec une opposition intéressante entre Martine Aubry et François Hollande. L’actuelle secrétaire du PS bénéficie du soutien de nombreux poids lourds du parti. La parole sera donnée à tous les sympathisants de gauche. Une affaire à suivre dans les prochaines semaines.
Au centre, les négociations se poursuivent entre Hervé Morin (Nouveau Centre) et Jean-Louis Borloo (Parti Radical) pour déterminer la ligne à suivre face à Nicolas Sarkozy. Là aussi, les choses seront déterminées à l’automne avec la décision du leader du Parti Radical. Pour l’UMP, une éventuelle candidature de Jean-Louis Borloo représente une menace réelle conditionnant une présence au second tour. La popularité du président français qui est toujours mise à mal, inquiète l’état-major de l’UMP. Pour contrer, la nouvelle Alliance des centres, Nicolas Sarkozy devra recentrer son curseur idéologique sur l’échiquier politique. Un pari risqué.
L’équation 2012 possède encore de nombreuses inconnues
Cependant, les jeux sont loin d’être fait, et la multiplication des candidatures complexifie la donne électorale. Des candidatures poids-lourds mettent en danger les deux grands partis du paysage politique. Le retour inattendu de Jean-Pierre Chevènement pourrait coûter cher en voix pour les socialistes. Au centre, la candidature du leader du MoDem, François Bayrou, apparaît comme non-négociable. Cet entêtement politique pourrait menacer l’autre versant du centre emmené par Jean-Louis Borloo, dans l’hypothèse d’une candidature. Quant à l’UMP, l’épée de Damoclès prénommé Dominique de Villepin plane toujours. Même s’il ne décolle pas dans les sondages, le président de République Solidaire se veut optimiste et déterminé. Avec un nombre de militants quasi-famélique, Dominique de Villepin s’engagera-t-il dans cette entreprise suicidaire ?
L’éventuelle présence de Jean-Louis Borloo ou non pourrait déterminer de nombreuses candidatures. Christine Boutin, elle, n’a pas attendu, en décidant se lancer. A l’extrême-gauche, le NPA, Lutte Ouvrière et peut-être le Parti Ouvrier Indépendant se lanceront une nouvelle fois dans la bataille. Ces petits bataillons pourraient peser sur le poids électoral du représentant du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon. Dans une posture de populisme de gauche, il entend menacer le Parti Socialiste. Les premiers sondages ne lui sont guère favorables. Pour le moment, son unique succès se résume à l’absence du Parti Communiste pour ces futures joutes électorales. Ce retrait est une première dans l’histoire de la Vème République.
Plus à droite, les candidatures officielles de Frédéric Nihous (CNPT) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) peuvent mettre en danger le socle électoral de Nicolas Sarkozy. L’émiettement électoral est évidemment défavorable à un bipartisme à l’américaine du système politique français. Mais pour beaucoup, la course à l’échalote pourrait s’arrêter net devant l’autel des 500 signatures. Certains estiment que cette condition devrait être plus restrictive en élevant le seuil des « parrainages » à 1.000 signatures. En pleine préparation, les candidats déclarés ou non possèdent encore quelques mois pour peaufiner leurs stratégies avec à l’arrivée des fortunes bien différentes…
F.V.
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